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Villes africaines : faut-il repenser la densité ?

  • Photo du rédacteur: DAC
    DAC
  • 11 août
  • 4 min de lecture

Chère Lecteurs,

Face à la croissance urbaine effrénée que connaît le continent africain, une question revient avec insistance : et si la solution passait par une autre manière de concevoir la densité urbaine ? Loin d’être un simple débat d’urbanistes, cette question touche directement à la qualité de vie, à l’inclusion sociale, et à la durabilité de nos villes. Chez DAC, nous pensons qu’il est temps d’ouvrir le débat : comment construire des villes africaines à la fois denses, humaines et résilientes ?

Une urbanisation qui s’étale… jusqu’à l’asphyxie

Dans de nombreuses métropoles africaines, l’urbanisation rime aujourd’hui avec étalement. Les villes grandissent horizontalement, souvent au détriment de la cohérence territoriale. Quartiers périphériques mal desservis, lotissements non réglementés, enclaves résidentielles fermées… Le modèle pavillonnaire s’impose, mais à quel

prix ? Cet étalement provoque une saturation des infrastructures existantes, incapables de suivre le rythme de l’expansion urbaine. Il accroît la dépendance à la voiture individuelle, allongeant les temps de trajet et aggravant les embouteillages. Les services publics deviennent plus coûteux à déployer et à entretenir, car les distances à couvrir augmentent considérablement. Enfin, cette urbanisation diffuse renforce la ségrégation spatiale en éloignant encore davantage les populations les plus modestes des centres d’opportunités et de ressources. Une ville qui s’étale, c’est une ville qui fragmente, qui devient plus chère à gérer, plus polluante, et plus difficile à rendre durable.


La densité : et si c’était une chance ?

Souvent, le mot densité effraie. Il évoque la promiscuité, les embouteillages, le bruit, voire l’insalubrité. Pourtant, il ne s’agit pas d’empiler les logements ou de construire des tours impersonnelles. Il s’agit de concevoir des espaces de vie plus compacts, mieux organisés, plus accessibles.


Une densité bien pensée, c’est :

  • Moins de distance à parcourir

  • Plus de services publics à proximité

  • Une animation urbaine favorisée

  • Des espaces partagés qui créent du lien

Bref, c’est une ville plus connectée.

Repenser la densité : une démarche collective

Mais pour que cette densité soit désirable, elle doit être humaine. Il ne suffit pas de construire en hauteur. Il faut repenser l’urbanisme autour de plusieurs principes clés :

  • Des espaces publics de qualité, où l’on respire et où l’on se rencontre

  • De la mixité fonctionnelle : habiter, travailler, se divertir dans un même quartier

  • De la participation citoyenne : les habitants doivent être au cœur des projets

La densité imposée peut devenir une contrainte. La densité choisie, concertée, peut être un moteur de transformation sociale.


Le co-living, une solution ?

Face à l’explosion démographique et à la flambée des prix de l’immobilier, le co-living propose des conditions de vie à travers une optimisation de l’espace. Les espaces sont partagés.

Plusieurs stratégies s'offrent alors :

  1. Une utilisation de l’espace vertical

  2. Des espaces extérieurs communautaires

  3. L'utilisation de mobilier multifonctions

  4. L'Organisation verticale centralisée

Le co-living est souvent présenté comme une innovation récente. Pourtant, les cours communes, les cuisines partagées, les terrasses collectives et la cohabitation multigénérationnelle sont déjà ancrées dans les modes de vie traditionnels des villes africaines.

Plutôt que d'importer des modèles occidentaux, il s'agit de transposer  ces logiques communautaires à travers une densification qui respecte les usages locaux.


Ce qui ne fonctionne pas toujours

Certains modèles de densification importés ne correspondent pas aux réalités locales :

Les pièces à multi-fonctions (bureau, chambre, salon) sont peu adaptées à des cultures où les frontières entre privé et public sont strictes.

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L'optimisation spatiale intérieure passe souvent à côté des dynamiques relationnelles au sein de l'habitat.

A titre d'exemple, en Côte d'Ivoire, l'habitat abidjanais se transforme parce que les modèles imposés ne correspondent pas aux attentes : les habitants réapproprient et transforment les logements, créant de nouveaux usages collectifs et fonctionnels dans des cadres formels inadapté. En effet, il est courant de voir un salon transformé en dortoirs, des cours ou des espaces communs utilisés comme lieu de cuisine, de travail ou de socialisations. Une même pièce sert à divers usages alors qu'elle est pensé pour seulement un besoin.


Repenser la densité : une démarche contextuelle et collective

Pour qu'une densité soit désirée et non subie, elle doit être construite autour de principes clés :

  • Des espaces publics de qualité, où les habitants peuvent respirer, se rencontrer, se reposer

  • Une mixité fonctionnelle : habiter, travailler, se divertir dans un même quartier

  • Une participation citoyenne réelle aux projets


Au fil de cet article, nous avons tenté de redéfinir ce que signifie "densité" dans le contexte africain.

Mais ne nous y trompons pas : ces idées, ces méthodes, ces exemples... ne sont encore que des bases théoriques. Elles dessinent des pistes, elles posent un cadre, mais elles ne prennent tout leur sens que lorsqu’elles sont appliquées, testées, adaptées dans les réalités locales.

Le véritable enjeu, désormais, est de traduire ces principes dans nos projets futurs. Il s’agit de concevoir des formes de densité désirables et vertueuses, qui répondent aux besoins sociétaux réels auxquels nous faisons face :

Se loger décemment, vivre ensemble, accéder aux ressources, préserver notre environnement.

Et dans cette quête, nous ne devons jamais perdre de vue l'ancrage de nos traditions.

Chez DAC, nous voulons participer à cette réflexion, mais aussi à sa mise en œuvre. Car c’est à travers l’action, le prototypage, le dialogue avec les habitants que la densité deviendra non plus une contrainte subie, mais une chance choisie pour bâtir les villes africaines résilientes de demain.

Et vous ? Quels exemples ou expériences locales pourraient enrichir cette réflexion ?

Nous serions ravis de lire vos points de vue, vos doutes, vos propositions. Partageons nos idées, échangeons nos visions. Car c’est ensemble que nous pourrons imaginer une ville qui nous ressemble, qui nous rassemble.

Avec toute notre considération,

L’équipe DAC

 
 
 

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